mercredi 30 mai 2018

Interview - Christophe Martinolli, auteur de romans et de bandes dessinées

Aujourd'hui, nous partons à la découverte du travail de Christophe Martinolli ! Il présentera lui-même ses romans et ses bandes dessinées : attention, ses thrillers pourraient bien vous plaire (et vous effrayer un petit peu)... Christophe vous parlera également de ces débuts en tant qu'auteur, mais aussi de ce qu'il pense de l'édition traditionnelle et de l'autoédition. Alors, le programme vous tente ?

Bonjour Christophe !
Parlez-nous de vos passions, votre métier, vos études... En somme, parlez-nous de vous, de tout ce que vous voulez, tout simplement !
Je suis né à Nice en 1978, où j’ai très tôt eu envie de raconter des histoires et d’orienter mes études en ce sens. Dès le lycée, lorsque j’étais en option cinéma et audiovisuel, j’écrivais beaucoup : des poèmes, des nouvelles, des scénarios sur du vrai papier. Puis à 18 ans j’ai eu un PC personnel, et je n’ai plus jamais touché un stylo pour écrire, autrement que pour prendre de simples notes. J’ai ensuite poursuivi mes études en m’expatriant à Lyon, puis à Paris, jusqu’en Master Cinéma. Aujourd’hui je suis scénariste de télévision et de cinéma, c’est mon métier depuis une dizaine d’années. Depuis peu j’écris aussi pour la bande dessinée, qui est une discipline cousine. Enfin, j’ai renoué avec mes tout premiers amours, l’écriture en solitaire pour le livre il y a un an quand j’ai découvert l’autoédition.

Quel type de lecteur êtes-vous ?
Je ne suis pas un grand lecteur, je suis plutôt spectateur de séries et de films. Disons que j'aime les livres courts, qui se lisent très vite, en une ou deux fois.

Un livre préféré ?
Mon livre préféré est La Nuit des Temps de René Barjavel, qui est un sommet de science fiction française, dans un genre littéraire que j’apprécie énormément : le réalisme fantastique.

Quand et comment avez-vous commencé à écrire ?
A l'âge de 12 ans, le jour où mon frère, plus âgé, m'a lancé un défi : "si tu veux jouer avec nous aux Jeux de Rôles alors écris-moi une histoire et si c'est bien on t'accepte dans notre groupe". Je lui ai rendu une nouvelle de science-fiction sur deux pages, où j'avais travaillé toute l'après midi. Il a été stupéfait, je vois encore son regard. Fort de cette première victoire, je me suis mis à la vendre dans la rue à … 5 Francs. J'en ai vendu une dizaine, et je me suis offert une place de cinéma avec ! Là j'ai compris que je pouvais en faire mon métier. Avec le recul, cette histoire c’est un peu l’histoire de ma vie finalement. Oser écrire, dépasser ses limites, sa timidité, sortir de chez soi, avoir du culot, se jeter dans le grand bain...
 
Vos principales sources d'inspiration ?
Tout ce qui m’émeut, me touche, m’énerve, me questionne, me fascine, m’intrigue. Et comme ma curiosité est sans limite, les frontières sont vastes.



Êtes-vous édité ou non ? Est-ce par choix ?
Les deux, et ce sont des choix. En bandes dessinées je suis édité, et en roman, je me suis auto-édité. Les deux sont complémentaires et n’offrent pas les mêmes possibilités. Je pense sincèrement que c’est l’œuvre elle-même, au delà des envies particulières de l’auteur comme c’est le cas pour moi, qui trouve sa place dans l’édition ou l’autoédition.
En autoédition la liberté est totale, et elle peut aussi faire peur car il n’y a aucun filtre, personne pour vous dire que vous allez dans la mauvaise direction (hormis le cercle privé qui n’est en général pas objectif).
L’édition classique offre une plus grande publicité, et le démarrage d’un livre est plus fort : c’est un sprint, alors qu’en autoédition c’est une course de fond. Là où pour un premier roman un éditeur va éditer et vendre 500 exemplaires en un an, il faudra deux ou trois ans pour arriver à ces chiffres en autoédition.
La différence ensuite c’est que si l’éditeur ne veut plus le rééditer, il a le droit et vous ne pouvez plus rien faire pendant la durée du contrat qui s’étale sur des dizaines d’années ! Alors qu’en autoédition vous êtes libres de vos droits ad vitam. L’édition classique va vous rapporter un minimum garanti, c’est une somme que vous touchez sur les ventes à venir, et ensuite l’éditeur se rembourse de cette somme sur les ventes. Alors qu’en auto-édition, ce sont vos lecteurs qui vous payent directement. Là encore, la comparaison entre le sprint et la course de fond prend tout son sens.
Combien avez-vous écrit de livres à ce jour ?
Trois bandes dessinées (le troisième tome de Seul Survivant sort cette année) et trois romans de la trilogie Corps d’État, déjà disponible.


Si vous ne deviez décrire qu'en quelques mots Corps d'Etat et/ou Seul survivant, que diriez-vous ?
Corps d’État, c'est un thriller politique d'anticipation qui vous fera voir la politique autrement : je vais mettre en doute la capacité de résilience de notre démocratie, au point de vous faire peur.

Seul Survivant est un thriller psychologique, un peu fantastique, qui met en scène une catastrophe annoncée par album : est-ce que tout est déjà écrit ?

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez publié Corps d’État ? De l'excitation, de l'inquiétude ? 
Beaucoup des deux, car à l'origine c'est un projet destiné à la télévision que j'ai réadapté pour en faire un roman à part entière. C'était une grande première, y compris parce que j'avais fait le choix de l'autoédition. Mon envie était que je ne voulais pas que cette histoire traine dans mon ordinateur malgré tout l'intérêt qu'elle avait suscité en tant que projet TV (j'avais été finaliste d'un grand concours organisé par la Fondation Jean Luc Lagardère). Les premiers lecteurs m'ont tout de suite rassuré sur ma capacité à être un romancier, ils m'ont accepté. C'était très excitant car c'est la première fois où le grand public lisait mes mots, habituellement cachés car adaptés en case en BD, ou en plan au cinéma par un dessinateur ou un réalisateur. C'était sans filtre total, ni intermédiaire (puisque pas d'éditeur). Et je dois avouer que j'adore ça !


En me renseignant sur vos bandes dessinées, j'ai cru comprendre que vous travaillez en collaboration avec 2 autres personnes. Est-ce compliqué de travailler en groupe sur une seule et même histoire ?
Je travaille en étroite collaboration avec Thomas Martinetti sur beaucoup de projets de scénarios communs, depuis maintenant plus de dix ans. Nous nous connaissons parfaitement, nous aimons tous les deux nous surprendre et c'est un vrai régal de pouvoir trouver un binôme aussi fort et complémentaire. Pour la troisième personne, il s'agit de Stéphane Louis qui est à l'origine du concept. Nous avons repris ses travaux, ainsi que la version du scénario du T1 de Andrew Anderson, un scénariste américain pour développer une histoire plus complète en trois volumes. Stéphane nous a donné carte blanche, et ce sont les éditions Humanoïdes avec Bruno Lecigne (l'un des directeurs éditoriaux) qui se sont chargées de nous orienter sur les scripts.


Quel personnage que vous avez créé préférez-vous ? Et quel est celui que vous avez eu le plus de mal à créer, à approfondir ?
Claire, dans Corps d’État. Je crois que je suis un peu tombé amoureux d'elle. Pour ceux que j'ai eu le plus de mal à approfondir, les projets ne sont jamais sortis (et pour cause !).

Avez-vous un nouveau projet d'écriture ?
Oui, de nouveaux projets en bandes dessinées et de nouveaux projets en romans auto-édités, je compte surprendre mes lectrices et lecteurs en les emmenant vers de nouvelles terres.

Quel type de lecteurs pourraient être le plus intéressé par vos livres ?
Principalement les spectateurs de films et de séries, car j'ai une écriture qui se rapproche beaucoup du scénario.

L'avis de vos lecteurs a-t-il une grande influence sur votre travail ?
Je pense que les attentes m'ont grandement influencé quand j'ai écrit les tomes 2 et 3 de Corps d’État : certains avaient regretté qu'on ne voit pas plus Claire dans le T1. J'ai pris le parti radical de changer de point de vue. C'était très excitant de faire vivre une héroïne puissante, et je crois qu'ils ne m'en ont pas voulu d'avoir opté pour ce changement radical (aussi parce que ça convient très bien à l'histoire).

Rencontrez-vous régulièrement vos lecteurs ?
Virtuellement oui, je discute régulièrement sur les réseaux à qui veut bien m'adresser un petit mot. Je tiens à remercier chaque personne, en lui écrivant personnellement. C'est peut-être chronophage mais c'est la moindre des choses, et c'est toujours enrichissant. J'aime cette énergie communiquée, même à distance, lorsque l'enthousiasme ou l'émotion est là. C'est un vrai moteur pour continuer à vous faire vibrer.

Un petit mot pour la fin ? 
Je souhaite remercier particulièrement mes lectrices et lecteurs qui ont osé lire Corps d’État alors qu'ils ne me connaissaient pas, et que je suis un inconnu. Grâce à eux, je suis devenu romancier et j'ai pu écrire une trilogie ! Je leur suis infiniment reconnaissant.

Comme d'habitude, si les réponses de Christophe Martinolli vous ont plu, n'hésitez pas à aller le rejoindre et à lui faire un petit coucou sur son blog ou les  réseaux sociaux !

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