lundi 21 mai 2018

Interview - Laurence Lécluze, auteure du roman d'anticipation "Frontières"

Prêt à rencontrer une nouvelle auteure ? Oui ? Alors, aujourd'hui, je vous propose de rencontrer Laurence Lécluze, passionnée par l'écriture et s'impliquant beaucoup auprès des élèves de son club théâtre !


Parlez-nous de vos passions, votre métier, vos études... En somme, parlez-nous de vous, de tout ce que vous voulez, tout simplement !
Rapidement ! Je suis documentaliste dans un collège des Ardennes, j'ai une maîtrise de lettres modernes. Dans le cadre de mon travail, j'anime un club théâtre et j'écris mes pièces jouées par les élèves. J'ai eu la chance de publier mon premier roman d'anticipation aux Éditions Sarah Arcane, il s'intitule Frontières. Il est sorti le 10 décembre dernier. J'écris, je peins aussi...

Quel type de lectrice êtes-vous ?
Je lis de tout. Mais j'ai une prédilection pour le polar et la SF. De temps en temps, un petit classique...

Un livre préféré ?
Pas de livres préféré, 2 ou 3, plein ! Le jeune homme, la mort et le temps de Matheson, Baudelaire, La stratégie Ender de O. S. Card, La mort est mon métier de R. Merle, Phèdre de Racine, Madame Bovary... les dragons de Mc Caffey.... Tous les livres de P. Bordage.



Quand et comment avez-vous commencé à écrire ?
J'ai commencé à écrire en 2008 pour prendre le relais d'une collègue pour le club théâtre, j'ai ensuite fait des nouvelles (jamais envoyées), pour me lancer en 2014 dans l'écriture de Frontières. Le déclic, un reportage d'Envoyé Spécial je crois, sur l'enclave espagnole de Mellila au Maroc...


Que préférez-vous écrire ? Une pièce de théâtre, une nouvelle ou bien un roman ? Y a-t-il une raison particulière ? 
C'est très agréable d'écrire des pièces pour les gamins, surtout qu'on les connaît et qu'on prend plaisir à les imaginer dans tel ou tel rôle, à les surprendre, une fille peut jouer un garçon, inversement. Imaginer des petites scènes de flirt entre adolescents ! Pas facile ! On n'aime pas trop à cet âge ! Mais ils adorent ça ! Le plus difficile est en fait l'étape suivante : les répétitions avec un grand groupe, et bien sûr le stress des 3 ou 4 représentations annuelles.
Mes sujets sont toujours en lien avec l'actualité, les modes éphémères, les événements importants de la vie des adolescents et de leurs parents. Quelques titres : The Prom, Zombi ravioli, Game Mage et Magie, L'affaire Pokémon Go, 10 petits employés...
Sylvine Ploix-Hugé [interview ici], auteure éditée chez Lansdal Editions, est ma collègue CPE. Elle m'aide désormais et une année sur deux nous écrivons les pièces maintenant. Nous animons le club ensemble.
Écrire un roman est beaucoup plus complexe et long. L'intention n'est pas la même. Les premières lignes ont été écrites sur une impulsion, pour moi, c'était une réaction à un reportage télé sur l'immigration clandestine. Facilement, j'ai écrit 3, 4 premières pages...

Vos principales sources d'inspiration ?
L'actualité, mes lectures, la salle des profs, mes enfants...

Êtes-vous éditée ou non ?
Oui, aux Éditions Sarah Arcane. J'ai envoyé mon manuscrit en septembre 2016 à des éditeurs, Sarah m'a répondu favorablement en juin 2017.

Le catalogue par ici !

Comment vous est venue l'envie de publier votre roman ?
C'est Sylvine qui m'a encouragée à poursuivre lorsque je me décourageais. Elle connaissait mes premières nouvelles, mon goût pour l'écriture. Elle m'a relue avec patience. Elle a été mon premier cobaye. Merci Sylvine !
Commencé en avril 2014, j'ai envoyé mon manuscrit aux éditeurs en octobre 2016 ! J'aime écrire pour moi mais peu à peu, l'envie d'être lue m'a tenaillée. Une envie de reconnaissance toute bête. A 48 ans, envie de revoir à la hausse son estime de soi ! Le fameux "pourquoi pas moi ?".

Après avoir reçu une réponse favorable de cette maison d'édition, quelle a été votre réaction ? Étiez-vous folle de joie ou déjà un peu inquiète d'apprendre l'opinion de personnes étrangères sur votre travail ?
J'ai contacté 17 maisons d'édition. Une dizaine de refus polis ("ne correspond pas aux attentes du moment..."), des messages sans réponse, d'autres dont j'attends toujours des nouvelles !
C'est difficile d'attendre. 
Difficile d'avoir des refus.
La possession continue, sous une autre forme, Plus inquiète, plus pesante...
Lorsque j'ai lu le mail des Éditions Sarah Arcane fin juin 2017, il était 23h. J'ai réveillé mes enfants ! J'ai crié ! J'étais comme folle ! Bien sûr, j'ai accepté le contrat. Je n'ai rien discuté. Sarah me propose un correcteur pro, une maquettiste, une diffusion papier et e-book en librairie et sur les plateformes. Seul bémol, elle ne reprend pas les invendus chez les libraires. Du coup, ils n'ont jamais de stock et il faut les commander.
Voir le nom de mon père sur une première de couverture, le numéro ISBN... que du bonheur !
Ensuite est venue l'étape des questions. Est-ce que je serai lue avec plaisir ? Les sentiments des persos n'étaient-ils pas trop mièvres ? Les données scientifiques, techniques résisteraient-elles aux personnes un peu rigoureuses ? (Je me suis beaucoup documentée mais bon...) Les scènes de combat (j'ai décortiqué les films de Jason Bourné !) seront-elles réalistes ?
Bref, vont-ils aimer ?
Ma mère, 90 ans, va-t-elle le lire ? De la SF ?
Ma fille, grande lectrice, ado de 15 ans, va-t-elle aimer ? (Elle a toujours refusé de lire mes brouillons, persuadée de "ça marcherait pour moi" !
Mes collègues ont acheté leur exemplaire. Surpris pour la plupart. Plutôt fiers de compter parmi eux 3 écrivains : Sylvine, un collègue d'Histoire-Géo qui fait des docs et moi. Seuls quelques-uns savaient que j'essayais de publier.
Inutile de vous dire que les premiers retours de lecture ont été très attendus et encore aujourd'hui, je suis addict. Tous les jours, je les guette... 



Quel personnage que vous avez créé préférez-vous ?
Mathieu est mon personnage préféré. Il fait le choix de rejoindre l'armée, de transformer son corps. Mais il se trompe. Il doit alors assumer ses erreurs. Il reviendra finalement auprès de ceux qu'il aime.

Avez-vous un nouveau projet d'écriture ?
Oui, c'est en cours.

Comment se déroule vos séances d'écriture ? Est-ce que vous vous fixez des objectifs de mots ? Est-ce que vous utilisez un nombre incalculable de carnets où vous notez vos idées, la trame de votre histoire, etc ?
Caler l'écriture dans mon emploi du temps n'est pas facile. Il faut au moins 3h tranquilles, la radio, un café, l'ordi sous la main... J'écris partout sauf dans mon bureau. Principalement dans la cuisine ! J'ai un calepin vert sur lequel je note plein de trucs, des mots, des idées, des citations. Je le traîne partout. Sur ma table de nuit, il y a un crayon de mine car souvent la nuit, je me refais des films, des bouts de scènes, des répliques que je dois noter vite avant de les oublier.
Je fais des fiches personnages, toujours très propres au début mais qui très vite se transforment en gribouillis. J'étale tout autour de moi, du coup je ne prends des notes que sur les rectos ! Jeune, j'ai beaucoup joué aux jeux de rôles, l'idée de "background" des personnages est important, leur donne de l'épaisseur, qualités, compétences... J'ai d'ailleurs récupérer mon vieux livre du maître de jeu "Cyberpunk" et m'en suis beaucoup inspirée pour Frontières.
Quand on écrit, on est comme "possédé". On dort, on travaille, on répond à ses enfants, on jardine, on fait le ménage avec son histoire. Elle est toujours là, dans un coin de votre tête. C'est parfois difficile de se concentrer sur la vie de tous les jours qui à la fois vous inspire mais qui vous bouffe aussi. Qui vous empêche...
Courir fait du bien ! Ça défoule...

Quel type de lecteurs pourraient être le plus intéressé par vos livres ?
De jeunes adultes et des adultes.

Des avis par ici !

Entretenez-vous un lien particulier avec vos lecteurs ?
J'ai commencé par une dédicace dans mon village. A la bibliothèque. Ils sont venus nombreux. J'ai adoré leur expliquer la genèse de mon projet, leur expliquer ma démarche, les encourager dans leurs premiers pas dans un roman d'anticipation (beaucoup d'adultes sont réticents !).
Mon éditeur est de Castillon, près de Bordeaux. Sarah expose mes livres dans les salons de sa région et je commence moi aussi à écumer les salons plus ou moins proches de chez moi.
Je discute beaucoup avec les curieux qui passent devant mon stand. J'évite maintenant de les interpeler. Je leur laisse le temps de découvrir la 4ème de couv. La couverture, faite par une maquettiste pro, plaît beaucoup. Elle interpelle. Je demande à ceux qui achètent mon livre de m'envoyer un avis pour faire vivre mon compte auteur sur Facebook.
Pour l'instant, je n'ai qu'un titre à leur offrir mais je travaille sur un autre projet, plus personnel. J'espère qu'ils me suivront !

Un petit mot pour la fin ?
Je voudrais pouvoir vivre très vieille et voir l'homme s'envoler pour Mars, entourée de ma famille.

Et voilà, cette interview est terminée ! Encore merci à Laurence pour toutes ses réponses ! Si ces dernières vous ont plu, n'hésitez pas à aller la suivre sur Facebook (ici) et à lire le premier chapitre de Frontières () !

2 commentaires:

  1. C'est toujours sympa de découvrir des auteurs à travers des interviews :)

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    1. J'aime beaucoup aussi le principe, on apprend toujours des infos très intéressantes ! :D

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